Jeux olympiques : Expliquez le golf à vos amis en 5 minutes

Le golf est sport qui consiste à taper dans une petite balle blanche, à l’aide d’un club, pour l’amener jusqu’à un trou. Le but du jeu est tout simple : y parvenir en tapant le moins de coups possible. Un parcours de golf standard comprend ainsi 18 trous, de longueur variable (entre 151 m et 529 m, par exemple, cette semaine au tournoi olympique messieurs), chaque trou étant divisé en plusieurs zones :

• Le départ, seul endroit où la balle peut reposer sur un tee
• Le fairway, étendue d’herbe rase qui forme un chemin entre le départ et le trou
• Le rough (prononcez "rof", à l’anglaise), qui entoure le fairway, et qui est une herbe plus haute destinée à pénaliser les balles égarées
• Les bunkers, trous remplis de sable et qui constituent des obstacles disséminés à différents endroits du parcours
• Le green, surface d’herbe très rase, située autour du trou, et sur laquelle on fait rouler la balle à l’aide d’un club spécifique : le putter. Le coup tapé avec un putter s’appelle, par ailleurs, un putt.

Il existe également des zones remplies d’eau, particulièrement sur le parcours de l’Albatros du Golf National, qui accueille les épreuves olympiques durant cette quinzaine. Lorsqu’une balle y termine sa course, la rendant injouable, le joueur ou la joueuse en question joue une autre balle depuis le bord de la zone, avec un coup de pénalité.

Les épreuves olympiques de golf durent quatre jours chacune, et mettent aux prises 60 joueurs dans le tournoi messieurs (du 1^er au 4 août), puis 60 joueuses dans le tournoi dames (du 7 au 10 août). Lors de chaque journée, chaque participant effectue un tour complet de 18 trous. Ce qui fait donc 72 trous au total. Le principe est très simple : les scores sont cumulés sur l’ensemble des quatre journées, et le nombre de coups le plus bas est récompensé par la médaille d’or. Pour les fans de jeu vidéo, cela s’apparente à une formule en deathmatch ou free for all : tout le monde joue contre tout le monde, en simultané et sur le même parcours.

Suivre en direct le nombre de coups total de chaque joueur serait certes précis, mais un peu laborieux, car on devrait, pour cela, manipuler en permanence des nombres à trois chiffres. Afin d’éviter cet écueil, les golfeurs ont pour habitude de prendre une référence universelle : le par.

Le par est un score standard, défini sur chaque trou, et qui peut prendre les valeurs 3, 4 ou 5, suivant la longueur du trou en question. Attention, il ‘agit bien d’un score standard, pas d’un score idéal. Il est tout-à-fait possible (et c’est même tout le but de la manœuvre) de boucler un trou avec moins de coups que le par. Dans ce cas de figure, nos amis britanniques, inventeurs du jeu jadis, ont pensé à donner des petits noms. On parle ainsi de :

• Birdie, pour un trou joué un coup sous le par
• Eagle, pour un trou joué deux coups sous le par
• Albatros, pour un trou joué trois coups sous le par

Mais comme le golf est sport difficile, il arrive à tout le monde, même aux meilleurs de la planète, de boucler un trou avec plus de coups que ce que dit le par. On parle ainsi de bogey pour un trou joué un coup au-dessus du par, puis de double bogey pour deux coups, triple bogey pour trois coups, etc.

À noter que les tournois olympiques se jouent dans une formule de jeu appelé stroke play (ou medal play, vocable plus rare, mais paradoxalement mieux adapté à la circonstance de cette quinzaine). Cela veut dire qu’il n’existe aucune limite haute théorique au nombre de coups nécessaire à un joueur ou une joueuse pour finir un trou. C’est pourquoi tout peut aller vite au golf : un trou bouclé sur un score lourd peut, le mot n’est pas trop fort, bousiller toute votre semaine.

Le par sert encore une fois de référence lorsqu’il s’agit d’évaluer un score sur 18 trous. En additionnant le par sur chaque trou, on obtient un par total, qui sera par exemple de 71, au Golf National, pendant les Jeux olympiques. Ainsi, si un joueur ou une joueuse signe une carte de 68 coups, son score sera résumé en -3. Si ce score est de 74, il sera de +3. S’il est de 71 pile, il sera dans le par.

À titre d’indication, le record du parcours sur l’Albatros du Golf National, où se dispute chaque année le FedEx Open de France messieurs, est codétenu par quatre joueurs, dont l’Italien Guido Migliozzi, le dernier en date en 2022. Lors du dernier tour, il avait signé un 63 (-9), pour remporter l’épreuve.

Durant toutes les épreuves olympiques, les joueurs et les joueuses jouent mélangés, par groupe de trois. Il ne s’agit pas de les faire jouer en équipe, car les épreuves sont uniquement individuelles. Mais au golf, en compétition, on joue toujours en compagnie d’autres concurrents, l’idée de base étant que chaque score puisse avoir des témoins.

Ainsi, chaque jour de compétition, les 20 parties regroupant les 60 joueurs et joueuses vont toutes s’élancer du départ du trou n° 1, la première à 9 h, et la dernière à 12 h 39. Lors des deux dernières journées, les départs se font dans l’ordre inverse du classement, avec les leaders qui s’élancent donc dans les dernières parties.

Voilà pour le jeu, mais une grosse question des profanes, forcément, sera de comprendre toutes les animations et autres graphiques qui vont couvrir l’image. Première étape : le classement général, appelé dans le jargon le leaderboard. Exemple avec un leaderboard lors du premier tour du KPMG Women’s PGA Championship, l’un des cinq tournois majeurs féminins, et qui s’est joué en juin dernier :

À droite du nom de chaque joueuse, une première colonne (la plus importante) indique leur score du tournoi par rapport au par. La deuxième colonne indique soit le nombre de trous qu’elles ont déjà bouclé dans la journée, soit leur score pour la journée, quand leur carte de score est signée. Ainsi la n° 1 française Céline Boutier était à ce moment-là 9^e, un coup sous le par (-1), en ayant complété 17 des 18 trous de sa journée. Vous l’aurez compris : l’idée est d’aller le plus loin possible dans les scores négatifs.

Autre cas de figure : l’incrustation dans un coin de l’écran, pour donner des informations sur un coup en particulier. Retour au premier tour de ce KPMG Women’s PGA Championship, justement, avec Céline Boutier sur son 18^e trou de la journée :

Sur cette image, on remarque les chiffres 1, 2 et 3 sous le nom de la Française, avec le 2 entouré. Cela signifie qu’elle joue son deuxième coup sur un trou dont le par est 3. Elle a donc, comme la locution sur fond blanc le confirme, l’opportunité de faire birdie. Opportunité d’autant plus grande que, vous l’aurez remarqué, le trou se trouve à moins de trois mètres de sa balle. Pour la petite histoire, elle est parvenue à rentrer sa balle dans le trou, a réussi son birdie, et son score total est donc passé à… si vous avez pensé -2, bravo, vous êtes prêt à suivre les JO à la télé.