Thomas et Xavier, deux profanes du jeu de golf, ont vécu au Golf National toute la première journée du tournoi olympique féminin. Une expérience pleine de découvertes pour eux… et qui pourrait bien leur donner envie de se mettre au golf.

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Thomas (à gauche) et Xavier ont vécu leur première expérience de spectateurs de golf, à l'occasion de ces Jeux olympiques. © ffgolf

« Franchement, je ne voyais pas ça aussi grand. » Entré quelques minutes auparavant au Golf National en compagnie de Xavier, Thomas fait cette première observation, en longeant le fairway du 17 de l’Albatros. « Je voyais ça plus petit, plus resserré. Je n’imaginais pas qu’il y avait de telles distances d’un point à l’autre du parcours. » Tous les deux effectuent en effet, quelques minutes avant le coup d’envoi du tournoi olympique féminin de golf, leur première longue marche de la journée, en direction du départ du 1. À 9 h précises, en ce mercredi matin, ils voient Perrine Delacour donner le premier coup de driver… ce qui correspond peu ou prou au premier coup de golf auquel ils assistent dans leur vie.

Xavier, 44 ans, architecte, et Thomas, 38 ans, travaillant dans une banque, résident tous les deux à Bordeaux. Ils entrent dans une catégorie de spectateurs nombreuse, durant cette quinzaine olympique : celle qui, pour le dire vite, ne connaît rien ou presque au golf. « J’avais dû faire deux initiations dans le cadre d’un team building, où on tapait quelques balles pendant une demi-heure », se remémore vaguement Thomas. « Et moi jamais, comme ça c’est plus simple, ajoute Xavier dans un rire. À part le mini-golf en été, mais ça, ça ne compte pas. » Non, effectivement, ça ne compte pas.

Cependant, à l’unisson de leurs coreligionnaires, leur condition de profane ne les a pas empêchés d’arriver à Saint-Quentin-en-Yvelines avec une saine curiosité quant à l’univers du golf, et l’enthousiasme d’assister à une épreuve olympique. Et effectivement, dès les premières minutes, les questions les plus basiques se présentent : Comment ça s’organise le tournoi ? Comment on compte les coups ? Qui sont les Françaises ? Comment ça marche pour les spectateurs ? Il faut se mettre à un endroit et ne plus bouger, où on suit une seule partie ?

Face au choix libre qu’ouvre cette dernière question, ils auront opté pour la stratégie qui consiste à suivre les joueuses tricolores. Et déjà, les premiers bons réflexes s’installent. Ainsi, lorsque Perrine Delacour se met en bonne position sur le green du 1, ils demandent : « Là, elle a un putt pour un birdie, c’est ça ? » Exact. « Qu’on joue quatre fois le parcours sur quatre jours, que les joueuses jouent par groupes de trois, je n’en avais aucune idée, confesse Xavier. Je ne connaissais pas non plus l’histoire des trous qui se déplacent de jour en jour », note-t-il, parlant des positions de drapeaux qui varient au fil des tours.

Les billets pour cette journée sont déjà dans leurs poches depuis de nombreuses semaines. À la sortie des premiers packages pour les spectateurs, ils ont acquis un sésame leur donnant accès à trois disciplines. Les deux premières rapidement choisies, il leur restait à sélectionner la troisième. « Il en restait peu de disponibles, se souvient Thomas. On voulait aller voir quelque chose à Paris ou à côté, où on serait à l’air libre, où on pourrait se balader… et on a choisi le golf. »

Pour ce qui est de l’air libre, du beau temps et de la balade, ils sont servis. Après avoir suivi Perrine Delacour sur ses neuf premiers trous, ils repartent pour une boucle au sein du gros peloton de spectateurs qui suit la partie de Céline Boutier, à partir de 11 h 55. Après les étonnements dus au jeu de golf proprement dit, ils se laissent désormais cueillir par l’ambiance autour de la n° 1 française. À la pause de la mi-journée, Xavier retient d’ailleurs prioritairement cet aspect. « J’ai davantage été marqué par l’état d’esprit, confie-t-il. Il y a un échange et un fair-play entre les joueuses. On ne ressent pas la dureté ou la rivalité de la compétition. C’est plutôt l’inverse. » Même chose concernant les réactions du public qui, depuis le début de la quinzaine olympique, applaudit tous les bons coups de golf, quel qu’en soit l’auteur. Thomas, lui, retient plutôt la virtuosité technique des joueuses sur le terrain. « On a vu des épreuves de tir à l’arc, c’est un peu comparable, note-t-il. La technique est impressionnante, pour taper dans une balle avec un bout de métal pour l’amener à un point très précis. »

Après la découverte, Xavier et Thomas assistent à un beau spectacle : celui de la partie de Céline Boutier, qui claque un excellent 65 (-7) sous leurs yeux, dans l’après-midi, pour prendre seule les commandes du tournoi après le premier tour. Forcément, le déroulement de la journée fait qu’une question brûle les lèvres : est-ce que cela leur donne envie de s’y mettre ? Réponse plutôt affirmative. « Ça donne envie de jouer, avoue Thomas. Mais sur le côté technique, je pense qu’il y a besoin d’aide. Je ne pense pas qu’il y ait d’autodidactes dans le golf. » Sages paroles.

Et le golf en lui-même, qu’en ont-ils découvert ? « On se faisait peut-être une fausse idée de ce sport, concède Xavier. On se disait que c’était une discipline un peu élitiste, et en fait, on voit sur le parcours depuis tout à l’heure, ça mélange beaucoup de monde. » Thomas l’avoue, lui aussi : « J’avais un peu le cliché d’un truc pour les notaires de province », sourit-il. Une fois les Jeux olympiques terminés, le 9 trous voisin de leur lieu habituel de vacances, dans le Médoc, pourrait bien recevoir deux nouveaux adeptes.