Chaque jour, la rédaction de la ffgolf vous présente le coup de cœur de l’un de ses membres. Aujourd’hui, l'hommage de Catherine Lacoste et Patricia Meunier-Lebouc à Céline Boutier, par Alexandre Mazas.
Dimanche 30 juillet. En ce jour de finales au Championnat de France des jeunes, le Golf National est en effervescence. Pas tant en raison de la compétition en elle-même qu'à cause de ce qui se passe, à quelque 600 kilomètres de là. « Céline Boutier ! Elle a gagné, t'as vu ? Énorme ! » Plus rapidement qu'une traînée de poudre, la nouvelle se propage parmi les champions de demain : la Française a remporté un Majeur, qui plus est celui qui se déroule en France, à Évian. Quatorze ans après avoir décroché, sur ce même parcours de l'Albatros, le titre national dans la catégorie Minimes, Céline Boutier fait l'admiration de tous les participants de ce CFJ 2023. La boucle est bouclée.
Envoyé spécial dans les Yvelines pour couvrir l'événement, je n'ai donc pas vu de mes propres yeux le sacre de notre championne dans les Alpes, mais je n'en ai pas perdu une miette grâce à sa retransmission télévisée. Une fois l'euphorie passée, il faut se mettre au boulot : non seulement dois-je raconter les différentes finales du CFJ ; mais je dois aussi trouver une idée, un angle, une façon de réagir à la victoire de Céline Boutier afin d'apporter ma pierre à l'édifice de notre rédaction entièrement mobilisée sur le sujet. Alors, puisque Céline est devenue la troisième Française à remporter un Majeur, j'interrogerai les deux premières !
À la différence d'Arnaud Massy, seul Tricolore vainqueur d'un tel tournoi – le British Open de 1907 – mais depuis longtemps disparu, les devancières de Céline Boutier dans le panthéon du golf mondial sont des légendes bel et bien vivantes. Pour les avoir rencontrées à quelques reprises, j'imagine que Catherine Lacoste, qui remporta l'U.S. Women's Open de 1967 alors qu'elle était amateur ; et Patricia Meunier-Lebouc, qui triompha d'Annika Sörenstam lors du Kraft Nabisco Championship il y a tout juste vingt ans, seront certainement disposées à me livrer leur sentiment.
Patricia Meunier-Lebouc
Contactée en fin d'après-midi, Catherine Lacoste me répond à 22 heures : « Quand vous voulez ! Même ce soir. Je suis ravie de sa victoire ! » J'interromps le dîner de fin de tournoi entre collègues, dans les locaux du Natio, pour un entretien irréel, au téléphone dans la pénombre de ma chambre d'hôtel, dans lequel l'intervieweur est presque aussi ému que l'interviewée. « C'était merveilleux ! Elle a été formidable ! Un parcours parfait... » : avec l'enthousiasme d'une junior, la grande dame du golf français tresse une couronne de lauriers mille fois méritée à Céline Boutier.
Le lendemain, Patricia Meunier-Lebouc ne se fait prier elle non plus pour réagir à son tour. Proche de la nouvelle lauréate de Majeur depuis l'époque où cette dernière portait les couleurs de l'équipe de France amateur, elle porte un regard admiratif mais très lucide sur le travail accompli par Céline Boutier depuis toutes ces années, à tous les niveaux : « On ne peut pas réaliser à quel point elle a tout donné à son projet professionnel... »
Lundi soir, mon article est en ligne : « L'hommage de ses devancières à Céline Boutier ». Quelques jours plus tard, par la force des choses, il disparaît, remplacé par d'autres infos. Mais le souvenir de la gentillesse, de l'enthousiasme et de la disponibilité de Catherine Lacoste et Patricia Meunier-Lebouc, lui, n'est pas près de s'effacer de ma mémoire !
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