Philippe Pilato : « Construire le Golf National de demain »

Si le parcours de l'Albatros, qui reçoit cette semaine le FedEx Open de France, rouvrira comme d'habitude le surlendemain du tournoi (mardi 15 octobre), il fermera ses portes cinq jours plus tard (dimanche 20) en raison des travaux prévus pour la construction de la ligne de métro n° 18, dont une partie passera sous le tracé. Le chantier conduit par la Société du Grand Paris entraînera à terme une refonte des trous n° 4 et 5, mais durant ces vingt mois le site du Golf National restera ouvert, et notamment son autre parcours de 18 trous, l'Aigle, qui gagnera à être connu.

Qu'allez-vous faire pour inciter les gens à continuer à venir au Golf National pour jouer l'Aigle ?
Pendant les travaux, l'Albatros, l'académie et le parcours d'entraînement 7 trous vont être effectivement fermés, mais on va garder le parcours de l'Aigle ouvert, avec tous les services associés comme le practice d'échauffement, le système de location, le pro-shop et le restaurant. On aura toujours une équipe présente sur site pour accueillir nos clients et nos abonnés. L'objectif sur la période est bien évidemment de ne pas baisser la qualité de service. Ça fait longtemps qu'on travaille sur le fait d'apporter une expérience client avec un service de qualité, donc on va garder tout notre personnel d'accueil. Un autre enjeu est de profiter de ce temps pour faire monter l'Aigle en qualité, d'améliorer encore davantage les conditions de jeu qui aujourd'hui sont déjà excellentes. Avec plus de collaborateurs de terrain affectés à ce parcours, on sera en capacité de faire beaucoup mieux : on pourra faire toutes les opérations d'entretien en amont du jeu, de façon à ce que le parcours soit libre toute la journée. On souhaite également organiser un Grand Prix l'an prochain pour valoriser le travail des équipes terrain, et montrer que l'Aigle peut accueillir des compétitions de qualité. On compte enfin mettre l'accent sur le confort de jeu, c'est-à-dire faire en sorte que des joueurs en voiturette, des joueurs de bon niveau à pied, et des joueurs de niveau moyen puissent évoluer ensemble.

Allez-vous continuer à entretenir l'Albatros durant les travaux ?
Bien sûr, la végétation ne va pas tout recouvrir ! L'objectif est de maintenir l'entretien du parcours en continuant les opérations mécaniques habituelles. Et puis, dans une dynamique environnementale, dans l'idée de construire le Golf National des dix ou quinze prochaines années, on va refaire les greens. On va aller vers une graminée plus résistante à la chaleur, plus résistante aux maladies, et moins consommatrice d'eau. Et si on a les budgets, peut-être qu'on étendra ça aussi aux fairways. Après, on a d'autres travaux à faire comme la réfection des berlinoises qui sont un peu fatiguées.

Comment appréhendez-vous ces changements d'organisation profonds qui se présentent à vous ?
Ça nous coupe un peu dans notre élan, parce que c'est vrai qu'aujourd'hui on a une attractivité énorme. En toute humilité, le Golf National est le seul golf au monde à avoir accueilli la Ryder Cup, les Jeux olympiques et un open national à de nombreuses reprises. C'est un fait. On a donc énormément de demandes de joueurs qui viennent de toute la France et de partout dans le monde pour jouer notre parcours phare, et c'est génial ! Ces travaux vont certes nous couper dans notre élan, mais ils vont aussi nous permettre de mettre à profit cette période pour construire le Golf National de demain. On en profitera par exemple pour créer un parcours 9 trous compact au niveau de l'académie, qui permettra aussi bien au débutant de faire rouler la balle du départ jusqu'au green, qu'au bon joueur d'avoir de véritables coups de golf à taper. Comme on est dans une zone où il y a beaucoup d'entreprises et qu'on va avoir une station du métro 18 juste à côté d'ici, ça peut être très attractif pour les gens qui veulent jouer entre midi et deux, ou le soir après le boulot.