Enfin ! Paris tient enfin un lieu où les golfeurs et leurs potes qui n’y comprennent pas grand-chose peuvent s’éclater ensemble. On s’y est rendu et la conclusion est simple : on adore Birdieland !

Rendez-vous au 103, rue Réaumur à Paris pour tester Birdieland ! © Birdieland Club

Depuis longtemps, les golfeurs de Paris cherchaient leur lieu de rassemblement au sein même des immeubles haussmanniens. Et ce qui est cool, c’est que ceux qui n’ont jamais approché un club de golf de leur vie y ont autant d’intérêt à s’y rendre. Rien que pour ça, Birdieland est une réussite. Dans les faits, ce practice d’intérieur aux apparences de pub anglais n’est pas le seul à avoir émergé. Square Golf et Swing City en sont les preuves. Mais celui-là possède un équilibre singulier : celui de proposer un salon où les uns peuvent assouvir leur besoin de claquer la balle, les autres celui de discutailler autour d’une planche de charcuterie, pour que tous se plaisent à passer un moment entre potes.

Avant d’être officiellement ouvert en juillet dernier, cet ancien bar à salade a été racheté et rénové entièrement par quatre associés dont fait partie Thelma Beck. Quelque temps auparavant, l’ancienne enseignante du Golf de Paris (ex-Paris Country Club) a forgé des atomes crochus avec trois de ses élèves, parmi lesquels se trouvaient une architecte d’intérieur et deux acteurs de la finance. « On avait tous la volonté de démocratiser le golf et de donner envie à tout le monde d’y jouer », raconte celle qui a étoffé son palmarès au très haut niveau amateur jusqu’en 2018. Les Quatre Fantastiques se forment alors et chacun y tient son rôle : Thelma pour la partie golf, Jacques* et Daniel* pour le business plan et Anaïs Savenier pour la décoration. Cette dernière peut d’ailleurs se féliciter de son travail (à contempler plus bas, ndlr). Les 200 m² à dominante verte habillés de quelques cadres, posters et accessoires mettent très vite à l’aise, surtout au niveau inférieur. Quant à l’ambiance, la musique remplit sa mission quand ce ne sont pas les clients qui s’en chargent.

Deux périodes, deux ambiances

C’est donc un mardi midi que notre groupe de quatre - golfeurs et moins golfeurs - s’est rendu sur place. Et tout de suite, une première tendance s’est dégagée : à l’heure du déjeuner, c’est studieux. Sur les deux premiers tapis, un couple d’amis était en train de décortiquer son swing quand leur voisin passait entre les mains d’un enseignant. En sous-sol, un amateur venu avec ses propres clubs s’isolait sur l’un des trois emplacements disponibles pour répéter ses gammes. « Contrairement au soir où l’on reçoit beaucoup de groupes qui viennent pour le loisir, le midi est essentiellement la fenêtre des réservations individuelles. Ce sont souvent des profils qui cherchent surtout à s’améliorer. »

Bien qu’un ajustement technique aurait pu nous faire du bien aussi, le programme s’est finalement porté sur une compétition amicale. Et très vite, tout le monde s’est pris au jeu de la capture de drapeaux, un mode où l’objectif est de se mettre le plus proche de chaque drapeau pour en acquérir le point. Très vite, ça se charrie, ça rigole, ça conteste. Des choses familières sur les parcours mais exprimées de manière plus feutrée. Là est le troc du golf indoor : la grandeur des fairways contre un esprit plus populaire. Dans l’engouement des jeux, le deuxième constat se révèle assez évident. Pour apprécier le concept et ne pas repartir frustré, il faut y consacrer du temps, en particulier à plusieurs. À l’instar d’une soirée passée au bowling, au billard ou, sur un plan plus festif, au bar : une heure ne suffit pas. Là a été notre erreur, il faudra donc revenir un soir.

Les infos pratiques

Les réservations chez Birdieland fonctionnent à l'heure. Pour 40 euros (60 euros en heure pleine), un maximum de huit personnes peut jouer avec ou sans clubs (la location d'une série complète est possible pour 15 euros).

La Birdie Golf League, évidemment !

Le rendez-vous est déjà tout trouvé. D’ici le début du mois d’avril, Birdieland va lancer sa propre compétition, « la Birdie Golf League façon TGL » glisse Thelma pour faire référence à la Tech Golf League.

Sur un principe similaire - toute proportion gardée -, la technologie TrackMan présente à chaque poste dans le complexe de la rue Réaumur permettra aux joueurs et aux joueuses de s’affronter en équipes. Et en parallèle, une autre compétition se calera sur les calendriers du DP World Tour et du PGA Tour pour jouer les mêmes parcours que foulent les pros dans le même temps. « C’est un moyen de dynamiser notre concept mais aussi de tester l’affluence avec le retour des beaux jours », ajoute Thelma. Car après un automne et un hiver réussis, le premier grand défi se présente. Et s’il s’avérait relevé, d’autres Birdieland pourraient voir le jour à Paris et ailleurs… De quoi agrandir la communauté golf à coup sûr.

* Jacques et Daniel sont timides et préfèrent garder leur anonymat.