En route vers le golf de Baugé pour disputer dès mercredi son troisième championnat de France Messieurs, Édouard Cereto est revenu sur sa progression récente qui l’a amené sur le devant de la scène amateur. Fort de deux victoires individuelles sous les couleurs de l’université de Southern Illinois, le licencié de Saint-Nom-la-Bretèche compte bien continuer sur sa lancée.
Comment vous abordez ce championnat de France Messieurs qui se profile ?
Je me sens très bien, je suis bien plus en confiance que lorsque je me suis présenté il y a trois ou quatre ans par exemple. J’ai l’intention de gagner et je sais qu’avec mon niveau de jeu du moment et une bonne préparation de mes reconnaissances et de ma stratégie de la semaine, j’aurais mes chances d’être tout en haut du tableau. Après, j’ai conscience qu’il y a des très bons joueurs, comme mon équipier de club Oscar Couilleau, qui sont tout à fait capables de me battre, mais je ne me le dis pas au fond de moi ; au contraire, je mets dans l’optique que je suis capable de battre tout le monde.
Qu’est-ce qui a changé en trois ans pour vous sentir plus en confiance ?
J’ai mûri et j’ai appris des choses. Je n’ai plus 16 ans tout simplement (rires). En arrivant à Southern Illinois University (en provenance d’Indian Hills Athletics où il a passé sa première année de fac, ndlr), j’ai tout de suite réalisé que le coach de l’équipe, Justin Fetcho, était très bon. Il ne m’a pas tant fait progresser sur la technique mais bien plus sur le mental, sur la stratégie et sur la manière de m’entraîner. Entre les tournois, il cherchait à pousser tous les joueurs de l'équipe à bout dans les exercices de performance pour que chacun sache comment réagir à des situations difficiles. En ce qui me concerne, lorsque j’arrivais en tournoi ensuite, tout me paraissait un peu plus facile. En Indiana par exemple, lors de ma première victoire, je me suis présenté au dernier trou, un par 3 de 200 m avec plein vent contre, en sachant qu’un bogey me ferait perdre et qu’un par me permettrait de jouer un playoff. Mais la pression que j’avais à ce moment-là m’a semblé bénéfique parce que je me sentais solide mentalement de part mes entraînements.
Une seconde victoire a rapidement suivi, celle de la finale de votre conférence MVC Championship. Qu’est-ce que vous ont apporté ces deux succès ?
Beaucoup de soulagement. Ça faisait un moment que je n’avais pas gagné de tournois et j’avais beaucoup travaillé les mois précédents pour parvenir à ce genre de résultats. Je pense que j’étais le joueur le plus heureux des États-Unis à ce moment-là (rires).
De retour en France, votre participation au trophée Gounouilhou a-t-elle permis de jauger le niveau de certains joueurs qui seront en lice cette semaine ?
Je ne dirais pas jauger, mais en tout cas le tournoi a été une bonne préparation parce qu’il y avait du match play. Donc je ne serai pas surpris si j’arrive à ce stade de la compétition cette semaine (voir encadré). Je n’y allais pas pour me comparer aux autres mais davantage pour me remettre dans un état d’esprit de performance, car j’avais un peu coupé après la fin de saison universitaire. Ça m’a aussi permis de remettre en application mes apprentissages comme le fait d’avoir une meilleure stratégie, une meilleure routine et de plus me concentrer sur le jeu que sur le swing. C’est un modèle très américain, mais je pense que c’est le meilleur moyen pour se démarquer.
Le format du championnat de France individuel Messieurs
144 participants
36 trous de stroke play (mercredi et jeudi)
32 premiers joueurs qualifiés pour le trophée Jacques Léglise
3 jours de match play
- Vendredi : 16es et 8es de finale
- Samedi : quarts et demi-finales
- Dimanche : finale sur 36 trous
Pourquoi avoir changé de faculté après votre première année à Indian Hills Athletics ?
Quand je suis arrivé là-bas en 2022, j’ai vu que le niveau n’était pas très élevé et qu’il fallait que je sois vite transféré pour ne pas stagner. Donc j’ai atterri à Southern Illinois University mais, là encore, je me suis tout récemment inscrit sur la liste des transferts pour changer d’infrastructure, parce que je cherche une équipe avec un niveau encore meilleur et qui participe à des tournois encore plus importants. Ce n’est pas du tout une mauvaise faculté, mais je ne voulais pas rester dans un cadre trop confortable pour être sûr de continuer à progresser. Donc je profite de la possibilité de changer une dernière fois pour le faire.
Quels sont les prochains objectifs de votre saison ?
Après la Ganay, je vais aller jouer The Amateur Championship (du 17 au 22 juin) et très certainement jouer les qualifications du Vaudreuil Golf Challenge (27-30 juin) car je pense que c’est enrichissant d’avoir l’opportunité de jouer un tournoi du Challenge Tour. Derrière ça, il y aura les Internationaux du Danemark, et la suite dépendra de mes résultats des semaines qui arrivent.
Est-ce que les championnats d’Europe par équipes Messieurs (du 9 au 13 juillet en Italie) font partie de vos objectifs après vos récents résultats ?
Bien sûr, j’y ai pensé, parce que je sais que je joue plutôt bien, et ce serait vraiment une cerise sur le gâteau si je faisais partie des joueurs retenus, mais j’ai conscience aussi que je ne suis pas forcément le meilleur Français en ce moment, donc je ne m’attends pas à être sélectionné. De cette manière, je ne serai pas déçu si on ne m’appelle pas pour représenter la France. Je n’ai pas eu d’échange avec le staff jusqu’à présent, mais évidemment ce serait génial de pouvoir jouer ce tournoi.